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Le Numérique face au CO2 : Un acteur qui n’échappe pas à la règle

Souvent considéré comme le futur écologique de notre ère, le numérique se présente comme une alternative environnementale à part entière. Qu’en dit la théorie? Une communication instantanée sans avoir à se déplacer, une dématérialisation de nombreux supports physiques, un accès à de nombreux services d’efficacité énergétique, autant d’usages ayant un potentiel de réduction considérable.



La réalité est tout de même un peu plus terne, voire grisâtre. Le numérique a lui aussi un revers de médaille. Souvent accusé à tort d’être le plus grand des polluants mondiaux, il ne démérite pas moins sa place dans les grands émetteurs de gaz à effet de serre. L’année dernière, selon le cabinet d’expertise GreenIT, le numérique aurait émis à peu près 4% des émissions de CO2 mondiales. De quoi faire rougir la France, qui à elle seule en a émis “seulement” 4 fois moins en 2019.


Cette pollution est en grande partie due à la production et au transit des équipements électroniques (l’on s’attend d’ailleurs à avoir 8,9 équipements par personne en 2021 selon l’ADEME). Ils demandent une grande quantité de minerais rares, de plastique, et autres composants néfastes pour l’environnement. Le poids des émissions s’alourdit lors de la production, du transport et parfois en l’absence d’une bonne collecte et d’un recyclage en fin de vie. A ce niveau, l’Europe travaille sur un mécanisme de compensation carbone aux frontières sur les produits très carbonés, comme pourraient l’être les produits électroniques. De quoi freiner les importations les plus impactantes pour le climat.


L’utilisation régulière de ces équipements a aussi un impact important, à travers la consommation électrique, le stockage de données et l’utilisation d’internet, en particulier le streaming vidéo, représentant à lui seul 1% des émissions de gaz à effets de serre mondiales. Et ce n’est que le début! Les Etats, face à cette crainte de voir le numérique faire flamber les chiffres d’émissions de CO2, cherchent à anticiper et à proposer des mesures.


En effet, le Sénat a estimé que le numérique pourrait représenter 7% des émissions de CO2 françaises en 2040 (contre 2% aujourd’hui). De quoi faire grincer des dents à l’objectif neutralité carbone en 2050 envisagé par le gouvernement. Ces mesures vont d’ailleurs être davantage destinées aux entreprises qu’aux consommateurs individuels. Même si l’on ignore pour le moment les particularités de celles-ci.


Le Sénat a également laissé entendre qu’il souhaite favoriser l’émergence de projets numériques écologiques, et envisagerait une régulation des émissions. Il a d’ailleurs été proposé de supprimer les forfaits mobiles aux données illimitées.



Les entreprises et organisations liées au numérique doivent donc s’attendre à un regard plus attentif des instances de régulation et du gouvernement quant à leurs émissions de CO2 dans les mois et années à venir. Les grands acteurs de la filière ont déjà pris les devants et optimisent l'utilisation des équipements, lancent des projets plus vertueux et respectueux de l’environnement.


Pour bon nombre de secteurs, cette réduction des émissions doit être massive et se faire en parallèle d’une compensation des émissions résiduelles pour endiguer le dérèglement climatique au plus vite.

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