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Pluie et sécurité alimentaire : quels liens ?

Parfois considérée comme une nuisance, la pluie présente de nombreux bienfaits pour la France et son climat varié, notre agriculture et notre bien-être. Ne devrions-nous donc pas plutôt nous en réjouir ?



LES BIENFAITS DE LA PLUIE

La pluie est une ressource vitale pour la recharge des nappes phréatiques et des réserves d'eau en France. Avec le changement climatique et les divers épisodes de sécheresse, qui sont de plus en plus fréquents, chaque goutte compte. Les pluies actuelles contribuent à renouveler nos sources d'eau douce et à prévenir une pénurie potentielle à l'avenir.


L'agriculture est un secteur essentiel pour l’économie française, et la pluie est cruciale pour le développement des cultures. Les précipitations régulières aident les agriculteurs en fournissant une source d'irrigation naturelle. Les plantes et les cultures prospèrent grâce à l'eau reçue, ce qui garantit une production agricole abondante et de qualité. Ces dernières contribuent à la sécurité alimentaire et à l'économie de notre pays.


La pluie est également un allié précieux dans la lutte contre les incendies de forêt. La France possède de vastes étendues boisées, et les épisodes de sécheresse peuvent les rendre vulnérables aux flammes. Rappelons qu'en 2022, près de 72 000 hectares de forêt avaient brûlé, et qu'à la date de mai 2023, c'étaient plus de 23 000 hectares partis en fumée. Les précipitations actuelles réduisent le risque d'incendies en humidifiant les sols et les végétations. Cela contribue à préserver nos écosystèmes forestiers et à protéger la biodiversité.


AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ DE L'AIR

La pluie joue également un rôle essentiel dans la purification de l'air. Elle élimine les particules de poussière et les polluants présents dans l'atmosphère, améliorant ainsi la qualité de l'air que nous respirons. En cette période où la pollution atmosphérique est une préoccupation majeure, la pluie contribue à réduire les effets néfastes sur notre santé et notre environnement.


QU'EN EST-IL DE LA CONSOMMATION D'EAU EN FRANCE ?

Pour garantir la sécurité alimentaire en France ont été implémentées dans beaucoup d'exploitations agricoles des bassines d'eau, servant de réserve. Celles-ci suscitent depuis quelques années de vifs débats au sein de la société. Ces réservoirs artificiels de grande taille sont utilisés pour stocker l'eau afin de pallier les périodes de sécheresse ou d'irriguer les cultures. Bien que cette technique soit présentée comme une solution pour assurer la sécurité alimentaire et la pérennité des exploitations agricoles, plusieurs points de friction émergent.


D'une part, certains acteurs craignent les effets négatifs sur l'environnement et les écosystèmes locaux. La construction de bassines d'eau peut entraîner la destruction de zones humides, la fragmentation des habitats naturels, et potentiellement perturber la biodiversité. De plus, le pompage excessif des ressources en eau pour remplir ces bassins peut aggraver la pénurie d'eau dans certaines régions, mettant en péril la disponibilité de cette ressource vitale pour d'autres usages tels que la consommation humaine ou la préservation des écosystèmes aquatiques.


D'autre part, certains défenseurs de l'agriculture traditionnelle ou biologique considèrent les bassines d'eau comme une forme d'agriculture intensive et non durable. Ils argumentent que cette pratique pourrait encourager les exploitations agricoles à continuer des cultures peu adaptées au climat local, plutôt que de promouvoir des systèmes agricoles résilients et respectueux de l'environnement. Ceux-ci appellent à des politiques favorisant l'adoption de pratiques agricoles agroécologiques et de gestion de l'eau plus raisonnées.


Enfin, les enjeux sociaux sont également soulevés. Certains agriculteurs, en particulier les petites exploitations, peuvent rencontrer des difficultés pour accéder à ces infrastructures coûteuses. Cela pourrait potentiellement aggraver les inégalités entre les grands exploitants capables de s'équiper en bassines et les petits agriculteurs ne pouvant pas se permettre de telles installations.


LE RÔLE CLÉ DE LA PLUIE DANS CES ENJEUX

L'accélération du cycle de l'eau, caractérisée par des pluies de plus en plus violentes et torrentielles, constitue un défi majeur pour les exploitations agricoles et l'environnement. Ces changements climatiques imprévisibles peuvent entraîner des conséquences graves, notamment des ravines et des lessivages des sols.


Le bassin versant, défini comme une zone géographique où toutes les eaux de surface convergent vers un même cours d'eau ou une même étendue d'eau, joue un rôle crucial dans la régulation du cycle de l'eau. Lorsque de fortes pluies surviennent dans un bassin hydrologique, le sol, souvent appauvri par l'agriculture intensive, peut avoir du mal à absorber cette soudaine quantité d'eau. En conséquence, l'eau s'accumule rapidement, augmentant le risque d'inondations, de ravines et d'érosion des sols.


Les bassines d'eau, en théorie, pourraient être utilisées pour atténuer ces risques en stockant temporairement l'eau excédentaire pendant les périodes de fortes précipitations. Cependant, leur efficacité dépend de plusieurs facteurs, tels que la capacité du bassin à collecter et à stocker suffisamment d'eau rapidement, ainsi que la gestion adéquate de ces réservoirs pour libérer l'eau de manière contrôlée et éviter les débordements.


Cependant, l'accélération du cycle de l'eau rend difficile l'anticipation des épisodes pluvieux extrêmes, rendant incertaine la capacité des bassines d'eau à faire face à ces changements soudains. Les investissements dans des systèmes d'alerte précoce et de suivi météorologique peuvent donc jouer un rôle essentiel pour permettre aux agriculteurs de mieux gérer les bassins d'eau en prévision des pluies torrentielles.


De manière plus globale, il est crucial de prendre en compte ces évolutions climatiques dans la planification et la gestion des ressources en eau à l'échelle des bassins hydrologiques. Cela nécessite une approche intégrée de la gestion de l'eau, impliquant les différents acteurs concernés pour adapter les pratiques agricoles et de conservation des sols aux nouvelles réalités climatiques. En outre, il est essentiel d'investir dans la recherche scientifique pour mieux comprendre les mécanismes du cycle de l'eau et développer des solutions innovantes et résilientes face à ces défis grandissants.



Face à ces débats, il est essentiel d'encourager un dialogue constructif entre tous les acteurs concernés, y compris les agriculteurs, les scientifiques, les ONG environnementales, les autorités publiques et les citoyens. Des compromis pourraient être recherchés, tels que des incitations pour adopter des pratiques agricoles plus durables, l'utilisation de techniques d'irrigation plus économes en eau, ou la promotion de bassines d'eau respectueuses de l'environnement et intégrées dans des stratégies de gestion globale de l'eau. Le but ultime est de concilier les besoins de l'agriculture avec la préservation de l'environnement et la sécurité alimentaire à long terme.





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