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La préservation des sols agricoles: pour en remettre un couche

  • Photo du rédacteur: Feisthammel Basile & Nicolas Ferrière
    Feisthammel Basile & Nicolas Ferrière
  • 16 nov. 2020
  • 3 min de lecture

Ces dernières années, le combat pour la limitation des émissions de gaz à effet de serre fait rage. Nombreux sont les secteurs concernés (transport, bâtiment, industrie…) et chacun, grâce à son expertise, cherche des solutions viables pour y remédier. L’agriculture et sa gestion des sols n'échappent pas à la règle. C’est même ce domaine qui dégage le plus gros potentiel de séquestration de CO2. De plus, sa marge de progression est considérable. En France, en 2018, selon le Ministère de la Transition écologique et solidaire, le secteur agricole dans son ensemble représente 54% des surfaces du pays, tandis que 36% des sols sont utilisés pour la culture.

Ces surfaces, indispensables au bon fonctionnement de notre société, sont exploitées par l’agriculture dite conventionnelle et industrielle. Au delà du fait que le nombre d’exploitations individuelles a été divisé par 2 en l’espace de 20 ans, amenant l’industrialisation de la culture et de l’élevage, elle s’accompagne d’un lot de conséquences écologiques alarmantes.


Entre surlabourage, épandage chimique toujours plus puissant, monoculture et séparation des cultures et élevages, les sols s'abîment. Ils sont davantage sujets à l’érosion ou à la désertification. Les micro-organismes sont pour la plupart détruits, et impactent la fertilité des sols. A travers ces méthodes qui peinent à se moderniser, leur taux d’émission de gaz à effet de serre est considérable, l’agriculture se classant en troisième position des secteurs les plus émetteurs de GES, après les transports et le tertiaire.


Cependant, l’impact ne s’arrête pas là. En effet, les sols abîmés, en plus de rejeter du CO2 ne sont plus capables d’absorber du carbone, capacité majeure et souvent sous estimée de nos terres. On estime que le potentiel additionnel des sols français à séquestrer du carbone est de 5,78 Mégatonnes par an. De quoi compenser une grande partie des émissions de notre pays. L’objectif de la séquestration est simple : Protéger et enrichir les sols à travers différents procédés, afin de les rendre plus fertiles et de les faire absorber du carbone et de l’eau.


Lorsque le sol est riche, une multitude de micro-organismes y vivent et se prolifèrent grâce au carbone capté dans les racines des plantes et arbres. Ensuite, ces micro-organismes participent au développement de la biodiversité en nourrissant les plantations à travers la production de minéraux. Pour récapituler, la bioséquestration capte une grande partie du carbone, s’en nourrit, et améliore la fertilité des sols.


Mais alors, quelles sont les méthodes pour y parvenir? En réalité, il en existe un large panel. Prenons quelques exemples. Le premier concerne le bétail. D’ordinaire séparés, de plus en plus d’agriculteurs mêlent leur bétail à leurs cultures. L’objectif n’est autre que de laisser les animaux piétiner les sols l’espace de quelques jours, et de les déplacer ensuite sur une autre parcelle. Ils auront laissé sur leur passage des déjections et auront enrichi les sols sans trop les abîmer. C’est notamment le cas de l’évolution du nombre de gnous dans le parc du Serengeti (Tanzanie), qui à travers le piétinement des terres et leurs défections ont participé à la formation d’un magnifique écosystème. En d’autres termes, le bétail régénère les sols si on le fait participer.


Une autre solution serait pour l’agriculteur de créer son propre écosystème en remplaçant la monoculture par la polyculture, en limitant les labours. Cela permet de maintenir une biodiversité stable tout en améliorant la fertilité des terres. C’est le pari de nombreux acteurs agricoles, qui après avoir étudié leurs sols, décident de changer leurs modes de production. D’autres opportunités sont présentes, tels que l’utilisation du charbon végétal dans les sols (ayant des capacités d’absorption phénoménales) voire du compost qui diminue les quantités de déchets humains et qui par la même occasion enrichissent les sols.


Nombreuses sont les solutions, et nombreuses seront celles à apparaître. Le point majeur en ces jours n’est plus de trouver ces alternatives, mais de les financer puis les mettre en œuvre. C’est d’ailleurs l’objectif du Label Bas Carbone qui va permettre début 2020 de faire financer les bonnes pratiques agricoles par le système de la compensation carbone volontaire. Ce Label National tente de sensibiliser et incite à développer la séquestration des sols en France. Il peut être pertinent de rappeler que ces évolutions peuvent avoir un impact considérable sur la diminution des gaz à effet de serre sur notre planète, quitte à en remettre une couche.

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